Livres de Françoise Burtz :
Dialogue avec les monts de Flandres, Parole et Silence, 2018
Françoise Burtz est l’une des plus importantes artistes chrétiennes contemporaines. Elle vit en ermite depuis plus de 40 ans. J’ai eu le bonheur de la rencontrer à Lille, dans le nord de la France, lors d’une session de formation Mess’AJE. Son art témoigne d’une expérience spirituelle profonde, d’une Rencontre qui a changé sa vie, en lui donnant une toute nouvelle direction.
Le « dialogue » contenu dans ce livre parle de la Création et c’est essentiel ! Il nous permet aussi d’entrer dans l’intimité d’un dialogue intense, profond et vrai auquel nous sommes appelés, conviés par le Dieu de la Vie qui, depuis les origines, nous tend la main et nous invite à entrer en Alliance avec lui. « Dieu prend l’homme entre ses bras pour en éprouver l’éternité. »
« C’est que nous marchons sur une route où le visible meurt à chaque pas, cédant la place à l’invisible qui, lui, est éternel ! »
Les images de Françoise sont nées de son art, de sa poésie et de sa contemplation de la Beauté qui est toute sa Lumière ; elles nous permettent d’entrer dans l’expérience de la Rencontre, dans le désir de vivre cette intime et vivifiante liberté !
Ce livre vous permettra de plonger dans son univers d’ermite dans les Monts de Flandres, région frontalière franco-belge. C’est un peu le partage de cette rencontre intérieure qui est née de la Présence, de la contemplation, du silence et de la beauté, que Françoise Burtz nous propose dans ces pages.
Françoise Burtz souhaite que la Création tout entière devienne pour chacun de nous, chemin de la tendresse infinie de Dieu. Elle nous invite à demeurer des êtres de communion pour partager ce bonheur !
Nous sommes précédés… nous sommes attendus !
Place au dialogue ! Place à la Rencontre !
† Gérald C. Card. Lacroix, Archevêque de Québec – Primat du Canada
Revue n°14 des AFB : Dialogue avec les Monts de Flandres – Extraits choisis
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L’appel infini : Lettres à Andrée, Editions Anne Sigier, 2007
La révélation des révélations : » Apprendre à mourir ! » Ce n’est plus à Andrée seule que j’écris, mais à tout le genre humain qui reçoit cet appel : vieillir et mourir. Oser dire aux hommes, à tous les vieillards de la terre, à ceux qui agonisent : – Homme ! Tu es un miracle et tu ne le sais pas… Tu es pensé en fonction de l’absolu, dans ta relation avec l’absolu. Tu es même, dans ta décrépitude, l’ultime degré de communion à la vie éternelle… Et la création tout entière y communie avec toi. Tu es appelé à réunir toutes choses en Celui qui demeure et qui est vie du monde. Et peut-être l’instant le plus grand de ton parcours survient quand tu donnes ta vie comme prière. Ce serait donc ta vieillesse et ta mort qui dynamisent ton avenir. – Vieillard, de toi émane » l’icône miraculeuse » qui sauve le monde. Tu deviens, dans ta peine, la force de guérison qui émanait de Jésus. En toi se cache l’arbre de vie. En toi la recréation des cœurs, où se tient le mystère de Dieu.
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Françoise Burtz: l’Évangile de Noël, Association des amis de Françoise Burtz, 1991
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Autres écrits :
Nous sommes heureux de vous présenter ici quelques textes de Françoise Burtz (cliquez sur le titre pour ouvrir le fichier pdf du texte) :
Noël et la BeautéPour ce Noël 2014, je voudrais vous parler de la beauté. Car si Dieu est bon, et qu’en cet Amour qui ne cesse de se révéler en nous, nous avons à hâter l’avènement du jour de Dieu (2 P 3, 9-11), il est avant tout « BEAU ». Cela avait frappé le petit Francisco de Fatima. On lui demanda une définition de Dieu. Il répondit très simplement : « Il est beau »…
Pour faire de l’art religieux, il m’a fallu, bien que catholique romain, rejoindre le langage sacré de l’Icône. Pourquoi ? Je réalisais au siècle de l’audio-visuel, des synthèses (par l’image) de prédication théologique. Or les lois de l’iconographie classique sont sévères parce qu’elles s’appliquent selon le concile sur les icônes, dont voici des extraits : « Ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, ce que nos yeux ont vu »…
La MasturbationLe triomphe de la vie en l’homme s’accomplit par la présence de Dieu en lui. Sinon, nous montons à la conquête de provisions mortes dont la conséquence fut que Dieu dût mourir pour que l’homme vive de Lui et que nous recevions en retour le don de communion dans une charité si ample et une grâce si forte que l’homme aussi apprenne à mourir à lui-même en devenant librement fils de Dieu…
Le Christ et les animauxL’aigle et l’éléphant à peine créés dirent à Dieu : « Qui es-tu ? ». – « Je suis toi » répondit la Vie qui était Dieu. Les autres animaux posèrent la même question et eurent la même réponse. – « Comment, dirent-ils tous, tu peux être à la fois l’aigle et l’éléphant, le chamois, le tigre, le bison et le kangourou ? – « Oui, dit Dieu, et bien plus encore, car je suis la Vie ! »…
Le LaboureurLe soleil, ce gros cercle parfait, roulait d’un bord à l’autre du ciel, prenant pour cela tout son temps – c’est-à-dire la durée d’une journée. Les cieux ondulaient sous le ballonnement des nuées. On les voyait se découper sur des lueurs couleur de flamme ou émerger du fond de l’azur avec des dos pelucheux ou floconneux. Parfois le soleil retombait sur la terre, sautant de nuage en nuage, marchant vers nous avec des bottes de lumières à travers champs…
Dialogue avec l’incroyantUn ciel de marbre, veiné d’azur, avec de grosses perles en forme de nuages est un bien étrange décor pour mon ami athée. Avec Heine, le poète, il était en train de me dire avec dédain : « Laisse le ciel aux prêtres et aux moineaux, quant à moi, je nie Dieu, je nie sa racine dans l’homme et dans l’univers, je suis seul maître de mon destin ! » Je pensais en moi-même : l’était-il ?…
L’annonciationPressentir les données de son destin, déchiffrer son sens c’est lentement se comprendre. Mais Marie, enfant de Dieu par excellence, pour se comprendre, dût aller jusqu’à contenir en elle, Dieu lui-même ! Ici-bas, de l’enfance à l’adolescence, petit à petit s’introduit en nous un ordre, où nous devons faire des choix pour devenir un adulte complet et responsable, et ainsi se manifeste en nous des rythmes de croissance, à travers lesquels, nous devenons…
La VisitationDieu est amour, cela arrive dans notre âme comme une lumière intense, profonde, plénière, comme une lumière absolue qui se cache même dans la création, embrassant l’air tout entier. Car tout, absolument tout est mystère de visitation. Toute chose faisant partie du langage de l’harmonie initiale de la création contient Celui par qui tout existe…
La NativitéQuelle chose incroyable et toujours bouleversante que la femme qui donne vie et de sa chair ou dans sa chair contiendra le fruit de ses entrailles qui, de plus, s’y développe. Les textes liturgiques parlent des anges qui s’étonnent face aux grands événements du salut…
La Présentation de JésusLa présentation de Jésus au Temple est devenue la fête de la lumière. Mais comment parler de cet événement et du foyer de la lumière éternelle capable de resplendir dans le cœur de chaque homme ?…
Le Baptême de JésusComment oser parler de l’événement qui inaugure le salut du monde, à travers la vie publique de Jésus ? Avant de me tourner vers le baptême du Christ, je voudrais, l’espace d’une minute vous mener en Russie, car je ne cesse de penser que là-bas, eut lieu un des grands combats de l’Esprit. A commencer par leur culture où l’icône fut reine…Celle de la beauté qui devait transcrire la pénétration des choses et des êtres jusqu’à la pensée de Dieu sur eux. Elle devait être la révélation du logos des êtres et de leur forme transfigurée (Quelle formidable saisie de la grâce à l’œuvre.)…
Les Noces de CanaL’eau changée en vin indique pour bien des saints notre propre changement de nature en Dieu (Et comment dans la gerbe des jours, nous préparons nos ailes invisibles à travers le mystère de l’Amour révélé). Pour les Pères de l’Église, la nature créée voit la grâce impliquée dans l’acte créateur même. L’absence de la grâce n’est même pas pensable. Ce serait une perversion anéantissant la nature créée. Si bien que la vérité de la nature est bien d’être « surnature », le « sur » signifiant « déiforme » ou porteur de Dieu…
La Prédication du ChristConstruire notre vie sur les paroles du Christ afin de croître jusqu’à la stature de « l’homme nouveau » appartient au mystère même de la vie spirituelle. Le Christ est celui qui sait, parce que sa foi voit l’invisible. Il voit le sens des choses, parce que le nom de son Père est collé à sa respiration. A travers ce même Père, et à travers son Esprit, il ouvre les temps derniers et inaugure la Parousie. Au seuil de la vie de Jésus, résonne la parole de Saint Paul : « Voici toutes choses sont nouvelles » (2 Co 5,17)…
La TransfigurationQue l’on se reporte au Christ qui marcha sur cette terre, admirant les fleurs et les arbres et les différents attributs de la beauté ambiante. Il parlait des choses de ce monde comme des figures du céleste. C’est en Lui que nous recevons l’empreinte de l’Esprit Saint et en Lui que la chair de ce monde ressaisie par l’action liturgique et sacramentelle s’insère dans l’Histoire Sainte…
La Création et la Gloire de Dieu
Savez-vous que les hommes peuvent se passer de science, de pain, de bien des choses d’ici-bas, mais que seule la beauté leur est indispensable ? Car sans la beauté, nous dit Dostoïevski, il n’y aurait rien à faire en ce monde. L’art n’est qu’un reflet de ce que l’Univers ne cesse de nous crier. Et si l’art véritable n’accomplit pas le miracle de transformer l’âme du spectateur, il n’est que passion passagère…
Qu’est-ce que l’homme face au grand miracle du créé ? Il nous reste à découvrir qu’il est, lui, le plus grand des miracles. Il est la demeure de Dieu et le tabernacle du monde. Et, pendant que j’écris, un lièvre détale, un oiseau s’envole, la vie prend possession des arbres et la bonne pâte de la terre se bombe pour mieux aider les graines à germer. Chaque fissure du sol se recoud par de l’herbe tendre, les pentes se font faibles et forment un royaume d’herbes sauvages et d’insectes…
Toute cette vie qui nous entoure, celle du cosmos sans fin, de l’immense océan qui danse d’un bout à l’autre de notre planète, les cieux et les forêts, ces poumons d’oxygène, possèdent l’incandescence secrète de l’identité du Verbe « tout en tous » qui ne cesse d’offrir la création de Dieu au feu de l’Esprit Saint. Contempler la nature contient la vision de la Gloire de Dieu cachée dans les êtres et les choses et constitue pour les chrétiens une étape de vie spirituelle…
Comme c’est difficile de parler de la « miséricorde », puisque très facilement, on mélange cet acte recréateur de Dieu avec la charité. Or la miséricorde porte en elle une puissance de révélation qui se cache sous la figure de « l’Agneau immolé dès la fondation du monde ».
Qu’est-ce donc que la miséricorde ? Dieu renonce à sa toute-puissance et assume…
Comprendre d’abord que nous sommes un tout, ce que résume si bien le Pater : « Sur la terre comme au ciel ». Nés de la même Parole de création, les différents plans de l’être furent appelés à l’existence par la Parole créatrice de Dieu (le Verbe tout en tous) et c’est l’acte divin qui assure l’unité des différents règnes : minéral, végétal, animal, humain, angélique. Ils ne s’additionnent pas dans un agrégat d’éléments divers,…